jeudi 22 décembre 2011

Ampasamanantongotra: Le tombeau surelevé....



Un des plus curieux tombeaux des Hautes Terres malgaches est sans doute celui d’Ampasamanantongotra, situé dans l’Imamo, à proximité de la route nationale reliant Tananarive au Lac Itasy ; à une vingtaine de kilomètres de Miarinarivo, en allant vers Analavory, à droite de la route, un petit sentier s’engage vers un hameau formé de quelques maisons. Ampasamanantongotra se dresse à une centaine de mètres de là au milieu d’un terrain soigneusement désherbé. L’accès en est donc facile au promeneur automobile qui verra d’ailleurs ce haut – lieu signalé par une pancarte.
Dans ce tombeau se retrouvent les éléments habituels des tombeaux de l’Imerina ; tout au moins de deux de l’époque qui précéda les innovations de Jean Laborde : des pierres levées (tsangambato), que l’on retrouve d’ailleurs dans les constructions indonésiennes, une grande dalle plate, détachée de l’une des nombreuses carrières de l’Imerina, un amoncellement (rarivato) de blocs plus ou moins calibrés.
L’originalité de ce monument ne réside donc pas dans les matériaux employés, mais plutôt dans la disposition des éléments :
la dalle, qui sert d’habitude de plafond à la chambre funéraire, soutient ici le corps au lieu de la protéger ;
les tsangambato n’ont plus un rôle de décoration ou de soutènement, mais supportent la dalle où est posé le corps ;
le rarivato enfin, cet amoncellement de blocs, se trouve bien sur la dalle, mais est exhaussé par rapport au sol dont il est séparé par la hauteur des pieds (de 40 à 60 centimètres).
Il est difficile de dater une telle construction ; tout ce qu’on peut dire, c’est qu’elle est antérieure à 1850, époque où se généralisa peu à peu l’emploi de pierres taillées et calibrées, reliées par un ciment. Elle dut surprendre les habitants de l’Imerina, habitués aux formes traditionnelles du tombeau, et elle est pour nous le témoin d’une époque où des idées hardies voyaient parfois le jour dans un milieu traditionnaliste.

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